website logo
Auteur
avatar
biloute

Forum » » Froid Co Trucs et astuces » » diagnostique sans mesure.


Posté : 12-06-2012 16:17 icone du post

bonne lecture (source cours general du froid dans les téléchargements):
SENTIR LITTERALEMENT UNE INSTALLATION DE REFROIDISSEMENT
L’objectif de cet article est de jauger les possibilités de la technique utilisée par les techniciens du froid expérimentées pour se faire une idée des températures de fonctionnement des différentes parties d’une installation frigorifique. Comme cette technique n’est pas enseignée dans les écoles, ni décrite dans aucun livre professionnel, et qu’elle ne peut s’acquérir que par l’expérience, cet article pourrait être intéressant pour tout le monde.
Certains utilisent peut-être cette technique de manière inconsciente, d’autres sont étonnés ou affolés de voir un vieux briscard commencer par tâter toutes les canalisations autour du
compresseur d’une installation frigorifique défectueuse. Dans beaucoup de cas un tel toucherpeut déjà donner une idée sur la voie à explorer. La technique du toucher permet d’éliminer certaines causes sans faire des mesures. Il se fait que les températures déterminantes de fonctionnement d’une installation frigorifique sont du même ordre de grandeur que la température de la main.
GENERALITES
Comme la technique d’appréhension de la température par le toucher est d’apprentissage
facile, elle peut de faire gagner du temps dans beaucoup d’interventions lorsqu’elle est utilisée
en conjonction avec les lectures effectuées sur un manifold. Mais avant tout, nous devons
connaître la température de la paume.
La température de la paume varie de 29°C à 33°C dans la plupart des cas, dépendant des
individualités, de la température ambiante, de l’état de santé,…
Voilà pourquoi, il est conseillé de mesurer d’abord la température de la paume au moyen d’un
thermomètre. Un thermomètre médical fait parfaitement l’affaire. Il ne faut pas oublier que
cette température variera souvent les saisons et suivant votre santé. Il est donc prudent de
vérifier régulièrement cette température.
APPRECIATION DU SOUS-REFROIDISSEMENT
En conditions normales de fonctionnement, les installations frigorifiques commerciales et les
climatiseurs sont refroidis à l’air, la température de condensation étant comprise entre 40 et 45°C. Considérant un sous-refroidissement courant de 5K, la température à la sortie du
condenseur doit se situer autour de 35°C – 40°C. La faible différence de température entre le
liquide quittant le condenseur (35°C-45°C) et la main (30°C-33°C) permet, avec un peu d’exercice, d’évaluer rapidement et de manière précise le sous-refroidissement.
Pour se faire une idée plus précise, prenons l’exemple d’un technicien dont la main est à
31°C. Il, ou elle, prend en main la conduite contenant le liquide. Si on ne peut tenir la main
sur la conduite, la température de celle-ci est supérieure à 45°C, avec la conséquence qu’une
évaluation exacte est très difficile. Pour éviter de se brûler, il est conseillé de pousser d’abord
avec un doigt sur la conduite avant de la prendre en main. Une conduite de refoulement peut
atteindre facilement 80°C. Ce n’est que dans le cas où on sent un léger chaud, signifiant que
la conduite est 31°C, que la sensation de chaleur est importante.
Avec un peu d’entraînement, il est parfaitement possible de déterminer à la main une
température avec une précision proche de 1°C. Après la « mesure » de la température du
liquide, il suffit de lire la pression sur le manifold haute pression pour pouvoir estimer
directement le sous-refroidissement.
Lorsque le technicien a la sensation d’un léger chaud en touchant la conduite en aval du
condenseur, il admet que la température est de 35°C. Dans le cas du gaz réfrigérant R22, si le
manomètre indique une pression de 14.7 bar, ou une température de condensation associée de
41°C, nous arrivons par le calcul à un sous-refroidissement de 5K. Ces 41°C peuvent
également être appréhendés au toucher dans la plus grande partie, mais souvent la partie
centrale des conduites du condenseur.
C’est une manière d’évaluer in extremis le sous-refroidissement, sans connecter de
manomètre au condenseur ; d’une main on apprécie la température sur la conduite à michemin
du condenseur, et de l’autre main à la sortie du condenseur.
On ne peut appliquer cette méthode que sur une installation stabilisée. Une installation qui
vient d’être mise en service sera à certains endroits à une température différente que dans uneinstallation fonctionnant depuis quelque temps. Les différentes masses doivent avoir le temps de se mettre à température.
L’APPRECIATION D’UNE DIFFERENCE DE TEMPERATURE
La plupart des techniciens connaissent bien la technique de détection d’une différence de
température à l’aide des deux mains. Elle est également décrite dans nombre de livres
professionnels.
Cette méthode est relativement précise : une différence de température de 3K est parfaitement
identifiable avec les deux mains. Et avec un peu d’exercice on arrive à déceler une différence
de température de 2k.
Prenons un cas d’école pour déterminer si un sécheur est obstrue ou non. Dans le cas de K2
on parle d’obstruction naissante. Le liquide entre dans le sécheur à 35°C, et en sort à 33°C.
Nous avons tous appris qu’il faut placer une main sur la conduite à l’entrée, et l’autre à la
sortie. Nous maintenons les mains suffisamment longtemps, de sorte qu’elles se mettent à la
même température que les conduites.
Notre cerveau détectera déjà en ce moment une main « froide » et une main « chaude ». Si
nous échangeons rapidement les deux mains, la main chaude devient la main froide et viceversa,
chaque main sentira tout à coupe une différence de 2K, mais qui se traduira par le
doublement artificiel de la sensation, 4K. Cette technique permet donc de déterminer des
petites différences de températures sans instrument de mesure.
L’APPRECIATION D’UNE TEMPERATURE INFERIEURE A CELLE DE LA MAIN
Si on n’a une sensation de froid, ni une sensation de chaud au toucher d’une conduite, on peut dire qu’elle est à la même température que la main. Dans le cas d’une impression de froid, la
différence de température est plus difficile à évaluer, surtout si elle est importante. Dans ce
dernier cas on fait appel à une technique spécifique, applicable surtout quand la température ambiante est inférieure à la température de la main.
La technique consiste à prendre d’abord en main un objet métallique, dont la température
correspond à peu près à la température ambiante. Cet objet peut être le tableau de
commutation ou le châssis du compresseur. Il n’est ni froid, ni chaud par rapport à
l’environnement. Laissons notre corps appréhender quelques secondes cette température. Si
nous saisissons ensuite une conduite froide, nous pouvons dire si elle est plus froide ou plus
chaude que l’environnement. Nous pouvons donc nous forger une idée de la différence de
température par rapport à l’environnement (la même température, température plus haute,
plus basse ou beaucoup plus basse…).
Même si la conduite est gelée il y a moyen de mesurer des différences de température. Si la
glace, dégelée par la main, regèle instantanément, la température est beaucoup plus basse que
0°. Si l’eau de dégel formée ne regèle pas directement, on peut ire que la conduite est plus ou
moins à 0°C.
Attention, si nous touchons une conduite à -20°C, notre main se refroidit de 50K. L’effet sera
approximativement le même que si nous chauffions la main de 50K.
APPRECIATION DE LA TEMPERATURE DES GAZ DE REFOULEMENT
Il ne serait pas intelligent d’apprécier à la main la température des gaz de refoulement.
Malgré tout, avec un peu d’expérience on peut se faire une idée de l’état d’une installation.
Dans une installation R314a, on peut encore toucher quelques instants la conduite de
refoulement.Une installation qui fonctionne avec de l’air dans le système se trouve le plus souvent à une
température supérieure à 100°C. Au risque d’être quelque peu grossier, il suffit de cracher sur
la conduite de refoulement pour voir si elle est au-dessus ou en-dessous de 100°C.
CONCLUSION
La technique d’appréhension de la température à la main en tant qu’aide au diagnostic d’un
système frigorifique peut donner une image plus juste d’un éventuel dysfonctionnement.
Surtout sous-refroidissement et surchauffe se prêtent particulièrement bien à l’évaluation.
Comme c’est le cas de la plupart des techniques, celle que nous venons d’exposer doit être
consolidée par l’expérience, et au débit, comparée aux résultats d’un thermomètre. Nos mains
cependant ne remplaceront jamais un bon thermomètre.
Beaucoup de techniciens veulent résoudre un problème directement, ou faire un premier
diagnostic en utilisant des appareils de mesure, et introduisent volontiers l’omniprésent
ordinateur.
L’ordinateur a fait son entrée dans nombres d’applications, pensons simplement aux
installations plus complexes de climatisation : on attend de lui qu’il résolve les problèmes.
Rien n’est moins vrai, et heureusement.
Le premier diagnostic doit toujours être fait par les organes sensoriels. Le médecin fait de
même, il écoute d’abord. Il faut d’abord éclaircir les antécédents avant de commencer le
diagnostic. Il est souhaitable que le technicien, particulièrement le frigoriste, fasse de même.
Cette manière de faire devrait être un méthode de travail innée, un automatisme : observer
l’installation avec ses organes sensoriels avant de commencer à mesurer. Les appareils de
mesures confirmeront ensuite ce qu’on soupçonnait, ou en donneront une image plus correcte.
Le premier article traitait du toucher d’une installation par les mains, afin de se forger une
idée de la température des différents composants. Il va de soi que le technicien doit connaître
les températures d’une installation en fonctionnement normal. C’est également valable pour faire un diagnostic au moyen d’instruments de mesure.
ECOUTER
La première chose qu’un technicien doit faire est écouter, et ceci de plusieurs manières.
Ecouter l’histoire du client. Même si le client n’est pas un technicien averti, ses explications
contiennent toujours des informations utiles au diagnostic. C’est au technicien de filtrer les
éléments utilisables des propos du client. Il est donc nécessaire de poser beaucoup de
questions ciblées pour dégager les informations utiles. Des informations inutiles pour le
client peuvent être très intéressantes pour le technicien.
Les informations données permettront d’éliminer déjà un certain nombre de causes du
problème.
Si l’installation a été placée par d’autres, il faut d’abord essayer de se faire une idée de leur
méthode de travail. Si on est appelé après qu’un autre technicien ait gaffé, il faut être
doublement prudent. En posant des questions ciblées, il faut essayer de savoir ce qui a été
fait. Un bon de travail laissé sur place peut aider beaucoup. Il est possible que certains
problèmes soient la conséquence directe de la dernière intervention, et qui n’on rient à voir
avec le problème initial.
Ainsi, je me suis un jour retrouvé auprès d’une installation qui avait visiblement subi une
réparation de fuite. Après la réparation, l’installation ne fonctionnait plus normalement ;
l’équipement s’échauffait anormalement, le clixon le mettait en sécurité. Le technicien n’a pu
résoudre le problème. Après diagnostic, il s’est avéré que ce n’est pas le bon gaz réfrigérant
qui avait été introduit dans l’installation. Le problème initial, la fuite, a bel et bien été résolu,mais un nouveau problème a été créé. Le client en déduit, faussement, que le problème n’a
pas été résolu.
Il ne faut pas non plus partir du principe que dans une installation récente, tous les
composants ont été harmonisés entre eux. Le passage dans un détendeur n’est peut-être pas
approprié, l’évaporateur choisi peut être trop petit pour le compresseur, les tuyaux n’ont peutêtre
pas le bon diamètre, le circuit de la tuyauterie peut avoir été mal monté ou ne pas être
adapté. Bref, il faut être critique.
Mais, l’écoute peut aller plus loin. Ecouter l’installation elle-même.
Il faut se familiariser avec le bruit spécifique. Un Bitzer produit un tout autre bruit que par
exemple un DWM ; un appareil hermétique d’Unité Hermétique produit un bruit tout à fait
spécifique, très facile à distinguer par exemple d’une unité hermétique Maneurop. Un
équipement scroll dégage un bruit très typique reconnaissable entre tous.
Avec un peu d’expérience on remarque qu’un bruit anormal peut fournir des informations
utiles. On entend les appels de courant d’un équipement lourdement chargé. Lorsqu’un
équipement évolue vers un arrêt de pompage, on entend un bruit diminuant en intensité ; le
spectre du bruit change également. On entend également quand un équipement tourne sous la
pleine charge, quand il n’y a pas assez de réfrigérant, ou lorsqu’un bouchon est formé quelque part dans le circuit basse pression.
Dans le cas d’une machine hermétique on entend un cliquetis typique lorsque le clixon
indique un courant trop élevé. Ceci peut être la conséquence d’un blocage du compresseur ou
d’un problème dans le circuit de démarrage.
Si on soupçonne que certaines vannes du compresseur fuient, la méthode suivant peut être
intéressante. Prendre un tourne-vis, de préférence avec un poignée ronde, et placer le bout métallique contre le couvercle du compresseur.
Mettre ensuite son oreille à l’extrémité de la poignée en plastique. On est étonné de la clarté
avec laquelle on entend le fonctionnement interne de la machine. Faire également le test sur
un tuyau de fluide ; avec un peu d’expérience on peut déterminer si le tuyau véhicule un gaz
flash.
Un vieux stéthoscope convient encore mieux. Il existe des stéthoscopes industriels qui
amplifient électroniquement le bruit mesuré.
Il convient d’écouter également le bruit d’une machine qui s’arrête ou qui démarre. Il peut
arriver qu’un tuyau frappe le logement ; et parfois on entend cogner de l’intérieur un
composant sur le logement. Cette dernière observation peut se produire dans le cas d’une
machine hermétique lorsque une ou plusieurs suspension sont pliées au même cassées.
Il faut également écouter le détendeur : le bruit est-il continu, ou ressemble-t-il un bruit
sifflant dérangeant, ou est-il franchement sifflant ?
On n’entend pour ainsi dire pas fonctionner une vanne alimentée 100% en fluide. La seule
chose que l’on entend, peuvent être dues à un déséquilibre des palles. Lorsque l’évaporateur
est givré, le bruit du débit d’air devient plus sourd. Il suffit alors de mettre la main sur les
moteurs du condensateur et de l’évaporateur et de voir si le dégagement de chaleur est normal
et uniforme.
REGARDER
Y a-t-il des traces d’huile à l’extérieur ? Elles sont toujours la conséquence d’une fuite : à
l’endroit où il y a une fuite d’huile, il y a également une fuite de réfrigérant. Commecertaines fuites ne sont même pas détectables avec un spray indicateur de fuite, il faut adopter
le point de vue que chaque trace d’huile est le signe d’une fuite de réfrigérant.
Observer le niveau de l’huile du compresseur s’il est pourvu d’un hublot d’inspection. Si le
niveau d’huile est-elle transparente ou trouble ? Y a-t-il de l’écume ? Le hublot se remplit-il
d’écume au démarrage ?
Regarder jusqu’où prote le givrage.
J’ai appris dernièrement l’histoire de Johan, un technicien qui a travaillé dans le passé avec
des équipements relativement grands. L’entreprise utilisait un compresseur Trane couplé à 5
évaporateurs équipés chacun de 8 ventilateurs.
Tous les jours on inspectait les machines, et on contrôlait minutieusement jusqu’où se
propageait le givre sur le tuyau d’aspiration. Dès qu’un des radiateurs tombait en panne, la
longueur de givrage augmentait immédiatement.
Sans avoir vu les évaporateurs, Johan pouvait dire que avec quasi-certitude qu’un des
ventilateurs était défectueux.
EVAPORATEUR
Tous les tuyaux sont-ils givrés uniformément ?
L’évaporateur est-il entièrement démuni de givre ? Il faut également regarder dans le
compartiment à côté de l’évaporateur, là où est monté le détendeur. Tous les ventilateurs
tournent-ils ?
CONDENSEUR
La batterie est-elle complètement dégagée ?
Quand il y a du pollen dan l’air, en avril/mai, un condenseur tout à fait propre peut se boucher
totalement en quelques semaines.
Les condenseurs se trouvant dans un environnement de peupliers sont particulièrement
sensibles à ce phénomène. Le condenseur fonctionne en effet comme un aspirateur ramassant
toutes les poussières.
L’ARMOIRE DE COMMUTATION
Les couleurs de câble virent-elles, ou des raccords de vis ?
Il vaut mieux contrôler les grandes armoires au moyen d’une caméra infrarouge. Les
connexions défectueuses apparaissent clairement sur de telles images.
EN GENERAL
La disparition de composants originaux se trahit-elle par les anciens trous de vis, les
composants sont-ils maintenant fixés avec des courroies de serrage à la place du système de
fixation originel ? Les chemins de câble sont-ils ouverts, les couvercles sont-ils à côté de
l’armoire ?
Les tuyaux sont-ils encore solidement fixés partout ?
UN POINT DE SUSPENSION ORIGINAL AVEC ISOLATION AUTOCOLLANT
Y a-t-il des tuyaux frottant l’un sur l’autre ? Le frottement des capillaires de pressostats est
souvent une cause de fuites. L’isolation de la tuyauterie est-elle intacte partout, est-elle
encore sèche ? Une isolation humide est meilleur conducteur qu’un bon isolateur.
SENTIR
Dans une machine grillée on peut sentir rapidement si l’huile est acidifiée. Pour une certitude
totale, il faut contrôler le degré d’acidité de l’huile.Bref, utiliser d’abord tous les organes sensoriels et toute son intelligence avant de mettre en
oeuvre un manifold ou toutes sorte d’appareillages. Les instruments ne sont utiles que dans la
mesure où l’on peut interpréter les valeurs mesurées. Sinon, même le plus beau des
manomètres numériques est inutile.
L’élimination successive des causes possibles de pannes met le problème plus rapidement en
évidence, et les ramène à un nombre limité de possibilités. C’est alors qu’il est possible
d’établir rapidement un diagnostic correct.
Ces derniers temps on voit trop souvent les techniciens connecter à tout pris leur PC portable
à l’installation, comme si celui-là allait leur livrer le composant en panne. Mais cela ne
fonctionne pas ainsi. Heureusement.
Une installation de refroidissement restera toujours une technique qui ne peut être réparée au
moyen d’un PC portable, malgré toute l’électronique que les fabricants y intègrent.
J’espère que cet article aura été instructif et qu’il contribuera à approcher d’une autre manière
les installations de refroidissement et à établir un diagnostic d’une autre manière.
à+


Message édité par : biloute / 12-06-2012 16:20


Cet article provient de Le site des frigoristes
https://www.frigoristes.fr/viewtopic.php?topic=4894&forum=79