Bonsoir à tous,
@glagla,
Tout est une question .... d'assurances.
Dans le principe, nous sommes d'accord: Le patron a tout pouvoir de t'envoyer pour t'envoyer mettre les mains sur n'importe quelle installation ( que ce soit basse tension ou très basse tension ) .... mais s'il y a un " couac ", tout dépendra des dégâts occasionnés!
Je m'explique:
- si tu fais une mauvaise manip, et que tu prends un petit coup de jus .... Il y a de très forte probabilité que le salarié prenne ca pour lui et ne dise rien.
Ni vu ni connu, tu changes un fusible s'il le faut, tu remets l'installation en service ... et cette erreur sera " formatrice " pour l'interressé, cet évenement ne remontera pas plus haut.
- Dans le cas de la mauvaise manip entraînant la destruction d'une partie du matériel ( que ce soit la destruction d'une carte électronique, d'un disjoncteur ou de quasiment n'importe quoi qui peut être remplacé ) .... une pirouette avec le client et tu sors ton carnet de commande de pièces détachées ). Après tout, la pièce cramée est ( peut-être ) la cause du dysfonctionnement qui a précipité la demande de ton client parce que son installation était à l'arrêt... Le contrat de maintenance délimitera " qui paie quoi " ....
- Mais admettons que cela aille encore plus loin: Suite à une mauvaise manipulation, le technicien se retrouve à l'hopital ( si, si, ca arrive ) ...
3 solutions sont possibles .... Le technicien aura ( ou pas ) des séquelles, jusqu'au décès du technicien!!
, Un accident sur le chantier, ca peut être n'importe quoi!! Du malaise d'un technicien pour une raison médicale ( à ce moment là, l'assurance de l'employeur s'empressera de prendre connaissance des dossiers de la Médecine du Travail ) pour dédouaner son client... Au salarié qui fait une chute ( ou prend un sévère coup de jus ) et se retrouve à l'hopital pour un platre ou se retrouver en déchocage. Mais le " pire " est aussi envisageable: Le technicien qui meurt sur le chantier, car c'est à ce moment là que le technicien peut " coûter très cher ", de plusieurs centaines d'Euros ( pour un plâtre ) à plusieurs centaines de milliers d'Euros ( le transport, les examens à l'hosto et les soins qui peuvent être à vie ( et avec une rente à vie ). Le seul coût qui est ( à peu près ) stable, c'est en cas de décès... le dédommagement se limitera entre 30000 et 50000 Euros et le dossier sera clos!!
Le " jeu " des assurances fera qu'ils feront ( de toute façon ) tout pour retarder leur prise en charge.
C'est toujours dans les cas les plus graves, ceux où il y a " atteinte à la personne " que l'assurance de l'entreprise rentre en jeu .... et gare à lui s'il n'a pas TOUS les papiers qui prouvent que le salarié devait être conscient des risques de son choix de carrière!! A ce moment là, si le moindre " risque " a été pris par l'employeur, sa responsabilité pourrait être engagée.
C'est ( presque ) un jeu de dupes, une partie de " poker-menteur " où TOUT le monde préfère que ce soit le voisin qui prenne en charge le coût des " pots cassés "!!
- L'assurance de l'employeur couvrira son client si tout va bien, dans le cas le contraire ... ils chercheront toujours à " limiter leur responsabilité ".
- L'employeur se couvre en faisant travailler des salariés diplômés ( ils sont sensés " savoir ce qu'ils font et où ils mettent les mains "), leur fera passer des visites médicales périodiquement ( à l'embauche, et ensuite annuellement ), les attestations de manipulation des fluides à jour ( histoire d'éviter de payer des amendes pour pollution de l'air... et " d'agrandir le trou de la couche d'ozone " rendent les écolos joyeux ), ne reste plus qu'à " limiter " les ... risques électriques!! D'où le recours aux habilitations demandées.
Nous le savons tous, à peu près 80% de nos pannes sont électriques!! Mais le problème est que nous ne passons pas 80% de nos 35h hebdomadaires le Métrix à la main!! Nos interventions sont diversifiées... Il y a une foule d'intervention qui ne nécessitent pas d'intervenir dans les armoires sous tension.
Entre les techniciens qui ne font que du montage ( neuf ou du remodeling ), ceux qui ne font que du nettoyage de filtres ( pour qui le contact avec l'installation électrique se limite à appuyer sur un bouton sécurisé ), j'exclus aussi les techniciens qui ne quittent pas leurs bureaux ( si, si, ca existe.. les metreurs sur plans, les chiffreurs aux promus commerciaux qui ne mettent plus les pieds dans une salle des machines... on en connait tous ) pour qui l'habilitation électrique n'est pas nécessaire car ils ne travaillent pas sur l'installation dès qu'elle est mise en service.
Il ne reste donc plus comme " salariés à risques " que ... ceux qui font les mise en service et les dépannages, soit un faible pourcentage du personnel!
Or, ce " faible pourcentage du personnel " a aussi ( voire principalement ) des temps de route ( aller d'un client à l'autre, ca peut être long ), des pannes " non électriques " ou pouvant être discriminées par d'autres moyens ( par exemple les codes de panne sur les clims limitent les manipulations à risques, et lorsqu'un code t'indique un problème purement fluidique ... pas besoin de sortir le Métrix pour s'en sortir ).
Le patron de l'entreprise prends donc un " minimum " de risques en envoyant un technicien sans habilitation faire un dépannage.... ce risque est calculé ( le risque zéro n'existe de toute façon pas, dans nos métiers comme dans les autres ).
Le fait de faire passer cette habilitation électrique est une sorte de " garantie supplémentaire " pour l'employeur, au cas où..... D'où le fait que certains employeurs s'en foutent un peu. De toute façon, les employeurs savent très bien que personne ne mets son petit tapis isolant au sol, ni n'utilise de gants isolants pour intervenir dans une armoire lambda .... et pourtant, ces deux éléments sont primordiaux lorsque tu passes l'examen d'habilitation!!
A ce propos, le tapis isolant et les gants isolants ( en état! Je ne parle pas des gants de manutention ou de vieux gants troués qui sont rangés n'importe comment dans le camion ), je serais curieux de lancer un petit sondage .... histoire de connaître le pourcentage d'employeurs qui les mettent réellement à disposition de leurs techniciens qu'ils envoient sur les chantiers! A mon avis, le résultat du sondage risque d'être saisissant.
Maintenant, il faut des diplômes ( et donc des formations ) pour tout! Même les cantonniers ( anciennement appelés " balayeurs de rues " ) ont le leur!!